PRÉAMBULEAvec Anna O, Lucy R., Katharina, Frau Cécilia M. et Elisabeth Von R. ; Emmy Von N. fait partie des exposés cliniques présentés par Joseph BREUER et Sigmund FREUD dans les Etudes sur l'hystérie. Ce manuel publié en 1895 reflète les avancées théoriques et pratiques de praticiens s'exerçant tout particulièrement à l'expérimentation sous hypnose du procédé ''cathartique'' (retenu initialement par J. BREUER pour premier mode d'investigation psychothérapeutique) : Une approche de l'hypnose qui verra bientôt poindre ses limites d'application et d'efficacité curative et sera finalement abandonnée au profit d'un travail clinique toujours en phase avec le procédé cathartique mais dès lors plus attaché d'une part à rechercher en profondeur l'étiologie des manifestations symptomatiques (et non plus seulement de tenter d'en effacer les contours par le biais d'une suggestion hypnotique) et, d'autre part, à mettre en place un dispositif dès lors à ses balbutiements et ainsi constituer les prémisses de ce que l'on connaît désormais à l'enseigne de la technique psychanalytique, tenue principalement par le respect d'un espace et d'un lieu ainsi que par la règle fondamentale de la libre association. Aussi, Emmy Von N., fut suivie en cure par S. FREUD durant 7 semaines à compter du 1er mai 1889 (à ajouter à un quelques autres séances réalisées sur Vienne, durant un bref séjour d'Emmy en Autriche, au sortir de son château sur la baltique ; un an exactement après leur premier contact). Elle prendra place, psychopathologiquement parlant, dans la classification des ''névroses'' dites ''mixtes'' (à facteurs étiologiques psychiques et physiques mélangés). Les manifestions hystériques sont associées à l'expression d'une névrose d'angoisse caractérisée principalement par une grave phobie délirante développée pour la plus grande part à l'idée ainsi qu'à la vue de certains animaux. Des émois retranscrits par ailleurs en des crises de confusion mentale ou bien surgissant sous l'aspect de brefs claquements de la langue, par une tendance au bégaiement ou bien encore par l'expression de formules de protection pouvant s'apparenter aux Troubles Obsessionnels Compulsifs habituellement dévolus à la névrose obsessionnelle, quoique moins méthodique et moins organisés. Puis, des accès mélancoliques, peu relevés par FREUD mais constituant toutefois une large part du vécu d'une patiente dont la vie fut un mélange de romans policiers et de récits balzaciens. Aussi vais je tenter de m'inspirer tout particulièrement des premier et dernier chapitres de l'ouvrage retenu ici pour première référence, en vue de saisir plus précisément la démarche thérapeutique appliquée par S. FREUD auprès d'Emmy , pour ensuite seulement me consacrer à la compréhension historique et étiologique des manifestations symptomatiques de Mme N. |