Il s’agit de la retranscription d’un commentaire enregistré de Steve, un élève sapeur-pompier volontaire affilié au C.S.P. de Cholet. Un discours réalisé durant des séances de formation collective attachées à l'entraînement à communiquer ainsi qu'à la pratique de l’entretien. Steve a à ce moment pour consigne de ''présenter de façon claire et détaillée pendant au moins trois minutes une séquence imagée d'un dessin'' de Gyro, placé alors sur rétroprojecteur et dont la reproduction est la suivante : ![]() ... Quelques secondes d'observation et Steve nous décrit ses impressions :
" Donc, là, on peut observer que c’est une caricature réalisée par Gyro. Elle s’intitule : le poids des maux. On observe deux personnages en tenue de pompiers. On peut donc supposer que se sont deux pompiers ; l’un allongé sur un divan, l’autre assis sur un tabouret. Le personnage assis sur le tabouret a l’inscription ‘’PSY’’ dans le dos. On peut donc en déduire que c’est un psychologue. Le second, allongé sur le sofa, prolifère des mots visiblement soit incompréhensibles soit parce que ce sont des injures donc l’auteur a fait ceci comme pour montrer que c’est une censure.
Il a choisi le titre : ‘’le poids des maux’’. Mais ce n’est pas le poids des mots, m-o-t-s, mais m-au-x, comme maux de tête, donc, on pourrait dire : la douleur. Donc en fait, ça reflète que le métier de sapeur-pompier peut représenter sous certains effets la douleur. La douleur lorsque l’on arrive sur un accident et que l’on voit des choses, par exemple, une personne décapitée ou coupée à partir du tronc. Donc ça pourrait être ça. Et, le psychologue, lui, en face, note sur son carnet ce que dit le pompier et, peut aussi en déduire que soit il est malade..., ou n’importe quoi..., je (ne) sais pas. Ensuite, on pourrait aussi passer aussi à la couleur. La couleur typique d’un sapeur pompier : pantalon bleu à liserais rouge, chaussures noires, cuir noir, casque gris. On pourrait s’attarder un petit peu plus sur le divan. Sur les couleurs du divan. En fait, on peut observer du marron, ...du rouge et du jaune. Et moi, ce qui me saute aux yeux quand je vois ce rouge et ce jaune, c’est qu’en fait, ça a la couleur de la flamme. Dans l’incendie la flamme souvent elle a cette couleur là : rouge et jaune. Je ne sais pas si ça a été fais exprès par l’auteur ou si c’est moi qui ai l’esprit tordu ; je ne sais pas. Mais en fait, ça accentuerait vraiment sur le métier de pompier, cette histoire de flamme. Et, sur le fait que par exemple, le pompier allongé sur le sofa parle d’un incendie. Qu’il a vu une personne brûler ou, je ne sais pas. Ensuite, on peut voir qu’il y a plusieurs éléments : le bois. Enfin, il y a un élément : le bois. Le bois qui est un combustible. Donc, on pourrait en revenir à la même chose : le combustible, l’incendie. Toujours la même histoire. Enfin..., je divague peut-être. Toujours la même histoire... d’incendie. [A ce moment je lui fais un signe de la main pour lui faire comprendre qu’effectivement il commence à s’éloigner vers un chemin peu souhaitable. En espérant qu’il reprenne avec plus de rigueur sa manière d’exposer le dessin] ...Donc, on en revient toujours au métier de sapeur-pompier et, ... à la difficulté que rencontrent certains sapeurs-pompiers face à certaines situations. Ensuite, Gyro, c’est un humoriste. Il fait non seulement des caricatures, mais en plus, certaines petites histoires drôles. Il raconte un texte... Là, on peut voir que c’est une caricature. Humoristique. L’humour se reflète par le fait que le texte raconté par le sapeur-pompier allongé sur le divan est illisible. Donc, comme tout à l’heure, je pourrais dire que soit c’est une insulte ou soit c’est quelque chose que même le psychologue ne peut pas comprendre. De plus ... qu’est ce qu’on pourrait dire ?. Par le dessin : le nez du sapeur-pompier, les yeux complètement [bruitage sifflant et gestes reprenant son idée] complètement ressortis de la tête. La position des mains aussi, entrecroisées. Comme une personne qui est ... Comme sur un lit d’un défunt, avec les mains entrecroisées. Et, ce que je pourrais dire de plus, ... c’est tout je pense. En conclusion je pourrais ajouter que l’auteur a bien choisi le titre : ‘’le poids des maux ’’ , non pas m-o-t-s mais m-a-u-x, pour montrer que le sapeur pompier certaines fois a une douleur. Une douleur, comme je disais tout à l’heure, ce peut être une douleur physique mais comme une douleur mentale due aux opérations qu’il peut effectuer lors de certaines interventions. " |