Cronos

                 Père de Zeus, fils d'Ouranos et de Gaïa.
Gaia (la terre) et Ouranos (le ciel) s'unissent pour donner naissance à six garçons, (les Titans), et six filles (les Titanides), tous doués d'une force extraordinaire.
Le plus jeune des Titans, Cronos (souvent confondu avec le Temps - Chronos, dont il partage la voracité et les tendances meurtrières), est aussi le plus puissant.

Il detrônera son père et épousera sa soeur Rhéa, avec laquelle il aura six enfants.

Selon la version la plus connue, Gaia s'était plainte auprès de son fils du traitement que lui infligeait Ouranos : ce dernier avait repoussé dans les entrailles de son épouse les Géants aux cent bras (Hécatonchires) et les Cyclopes, alors qu'elle s'apprêtait à les mettre au monde, (ou encore, il les avait emprisonnés).

Gaia donna alors à Cronos une faucille de silex avec laquelle il attaqua Ouranos et l'émascula lorsque celui-ci venait rejoindre sa femme.

Cronos lancera les organes génitaux tranchés derrière lui, et les gouttes de sang donneront naissance aux Erinyes, aux Géants et aux Nymphes.

Par la suite, Cronos obtient de son frère aîné Titan la faveur de régner à sa place. Titan toutefois y met une condition : que son jeune frère fasse périr toute sa postérité mâle afin que la succession au trône fût réservée aux propres fils de Titan.
Aussi, averti par un oracle, Cronos craint d'être à son tour détrôné par ses enfants, aussi les dévore t'il avidement sitôt leur venue au monde.


Rhéa réussira toutefois à sauver l'un de ses enfants en le présentant à son mari sous la forme d'une pierre enveloppée dans des langes.

Cronos avale la pierre sans se rendre compte de la supercherie.

... Zeus est ainsi sauvé : il est élevé en secret par les nymphes du mont Dicté (ou Ida), en Crète, nourri du lait de la chèvre Amalthée pendant que les Curètes frappent leurs boucliers de leur lances pour éviter que Cronos n'entende les cris du bébé.

Rhéa donnant une pierre à Cronos, au lieu de son enfant

Zeus


Plus tard, Zeus épouse l'Océanide Métis, qu'il persuade de donner à Cronos un vomitif, afin de lui faire restituer les cinq autres enfants.

Une guerre s'ensuivra, au terme de laquelle Cronos sera détrôné, en faveur de Zeus, avec l'aide des Géants et des Cyclopes libérés par Zeus.

Cronos et les Titans seront chassés du ciel et relégués dans le Tartare sous la surveillance des Hécatonchires. Ainsi la dynastie de Saturne se continuera au détriment de celle de Titan.


Obligé de régurgiter ses autres enfants, Cronos ramène ainsi à la lumière les dieux engloutis (Déméter, Héra... ) : Ils forment ensemble le groupe des Olympiens.

Aussi, avant de rendre ses enfants à la vie avait-il rendu la pierre qui avait été substituée à Zeus ; Cette pierre fut dressée à Delphes, pour marquer le centre du monde.

Il est dit que Cronos, détrôné par son fils et réduit à la condition de simple mortel, vint se réfugier en Italie, dans le Latium. Il y rassembla les hommes féroces, épars dans les montagnes, et leur donna des lois.
Il fut alors un souverain bienfaisant qui gouvernait avec douceur sur les îles des Bienheureux, à l'ouest de l'Océan.

Son règne fut appelé l'Age d'Or : Un temps où l'égalité des conditions fut rétablie ; Aucun homme n'était au service d'un autre ; personne ne possédait rien en propre ; toutes choses étaient communes.


                 La célébration des Saturnales à Rome rappelle la mémoire de cet âge heureux.
Ces fêtes dont l'institution remontait dans le passé bien au-delà de la fondation de la ville, consistaient principalement à représenter l'égalité qui régnait primitivement parmi les hommes. Elles commencaient le 6 décembre de chaque année : durant un jour originellement puis, sur trois jours, après décret de l'empereur Auguste, auxquels Caligula en ajouta un quatrième.

Au cours de ces fêtes, la puissance des maîtres sur leurs esclaves était suspendue, ces derniers avaient le droit de parler et d'agir en toute liberté. Les tribunaux et les écoles étaient en vacances ; il n'était permis ni d'entreprendre de guerre, ni d'exécuter un criminel, ni d'exercer d'autre art que celui de la cuisine. Les convives s'offraient des présents et se donnaient de somptueux repas. Les esclaves pouvaient jouer contre leurs maîtres et ceux-ci les servaient à table, sans compter les plats et les morceaux.

En romain, Cronos est désigné sous le nom de Saturne. Aussi, à reprendre le point de vue de Cicéron, l'allégorie de la fable de Saturne est transparente : ce dieu qui dévore ses enfants, n'est autre que le Temps lui-même ; ce Temps insatiable d'années, qui consume avidement chacune des secondes écoulées.

Afin de le contenir, Jupiter, son fils, l'avait enchaîné et ainsi soumis au cours des astres tel qu'à des liens.

Les carthaginois offraient à Saturne des sacrifices humains : ses victimes étaient des enfants nouveaux nés. A ces sacrifices, le jeu des flûtes et des tympanons ou tambours faisait un si grand bruit que les cris de l'enfant immolé ne pouvaient être entendus.

A Rome, le temple que ce dieu avait sur le penchant du Capitole fut dépositaire du trésor public, par la raison que, du temps de Saturne, c'est à dire durant l'Age d'Or, il ne se commettait aucun vol.

Le jour de Saturne est celui que nous nommons samedi(Saturni dies).

Sa statue était attachée avec des chaînes qui ne lui étaient ôtées qu'au mois de décembre, époque des Saturnales.

Saturne était communément représenté tel un vieillard courbé sous le poids des années, tenant une faux à la main, afin de marquer qu'il préside au temps.

Nombre de monuments le représentent avec un voile, ce qui souligne probablement ses attributs obscurs et impénétrables.

Saturne a fréquemment sa planète au dessus de la tête.
Aussi, et de la même façon que le temps, une gravure, dite étrusques, le représente ailé, avec sa faux posée sur un globe.





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